Sommaire des JADT 1998   

RETOUR AU PÈRE GORIOT :

OU CE QUE NOUS APPREND LA STATISTIQUE

 

Andrew Oliver

Département d’Études françaises

Université de Toronto

Trinity College, 6 Hoskin Ave., Toronto, Canada M5S 1H8

 

Les études lexicométriques, il faut bien l’avouer, n’ont pas encore trouvé la place qu’elles méritent dans la panoplie contemporaine de méthodes d’approche du texte littéraire. Grâce aux travaux de chercheurs comme Étienne Brunet à qui nous devons le remarquable logiciel, HYPERBASE, de réels progrès ont été accomplis ces dernières années. Toujours est-il que notre approche se situe encore à la périphérie des études littéraires. Le but de la présente recherche est d’appliquer les méthodes statistiques développées par Charles Muller et par Brunet à un corpus on ne peut plus traditionnel inscrit dans le canon des lettres françaises afin de voir si oui ou non ces méthodes facilitent un renouvellement de la lecture de ce roman archiconnu de Balzac.

Après avoir établi une édition électronique du Père Goriot — processus long et, à vrai dire, tâche assez ingrate — je l’ai soumis au traitement par HYPERBASE auquel j’ai demandé de me fournir deux types de liste : les lexèmes statistiquement significatifs dans l’ordre hiérarchique, d’une part, et ces mêmes informations dans l’ordre alphabétique d’autre part. La deuxième liste permet de regrouper des termes à valeur hiérarchique inégale mais reliés sur le plan sémantique — certaines formes conjuguées d’un verbe, par exemple, le singulier et le pluriel d’un substantif ou le masculin et le féminin d’un adjectif.

Certains chiffres d’abord. Le Père Goriot se compose d’environ 96 000 formes verbales dont 10 000 à peu près constituent des formes uniques. Sur ces 10 000 formes uniques HYPERBASE détermine que 712 sont statistiquement significatives, soit 7 pour cent. Ce qui veut dire, si l’on se fie aux principes énoncés par Muller, que l’on peut dégager les principaux éléments du texte — du moins sur le plan lexical — à partir de ce faible nombre de formes individuelles uniques. Sur le plan pratique, l’étude détaillée de 712 éléments constitue une tâche de taille, surtout si l’on recontextualise les divers exemples. Un premier pas est de passer en revue la première colonne de la liste générée par HYPERBASE, Excédents par ordre décroissant dans une tentative d’élaborer des hypothèses de travail préliminaires et d’établir des noyaux lexicaux. Il faudrait préciser à ce stade que l’établissement de ces noyaux lexicaux et à vrai dire l’analyse des tables de fréquence conduit à une étude qui est nécessairement, en premier lieu, thématique de par sa nature.

On constate que deux formes revêtent une importance toute particulière dans le roman de Balzac : étudiant et madame, tous deux des termes dont on se sert généralement pour situer quelqu’un sur le plan social. L’étudiant est l’apprenti, quelqu’un qui s’initie à un monde nouveau, qui est en voie de quitter l’insouciance de la jeunesse mais qui n’a pas encore assumé les pleines responsabilités d’un emploi, d’une situation sociale déterminée. Dans le cas du Père Goriot on reconnaît aisément l’importance du rôle accordé à Rastignac dont l’éducation – morale, sentimentale, sociale et spirituelle – sert de fil conducteur au roman entier. Madame, par contre, comme nous l’apprend le Robert, est le titre "donné à toute femme qui est ou a été mariée" ou "dans les relations courantes, à toute femme en âge d'être mariée". C’est un appellatif qui décrit la situation sociale d’une femme, comme le fait la forme qui occupe la cinquième place hiérarchique de la liste, mademoiselle, titre "donné aux jeunes filles et aux femmes (présumées) célibataires" (Robert). Le fait que deux des cinq premières formes de la liste concernent le statut conjugal des personnages féminins du roman est évidemment du plus grand intérêt. On constate également l’importance relative des termes suggérée par l’écart réduit. Non seulement la forme madame figure-t-elle plus fréquemment dans le texte (471 occurrences par rapport à 113) mais aussi l’écart réduit est-il sensiblement plus élevé. Même à ce stade on est tenté de formuler une hypothèse portant sur l’importance du mariage pour la femme : elle est, a été, ou est appelée à devenir l’épouse d’un homme, et vue l’importance relative des deux termes on pourrait spéculer que les demoiselles aspirent à sortir de leur état de célibat.

Il va de soi que les informations globales fournies par les listes doivent être étayées par une étude du contexte dans lequel figure tel ou tel lexème. Ainsi dans le cas de madame et de mademoiselle faudrait-il examiner comment les deux termes sont utilisés dans le roman. Sur les 471 emplois de madame 127 visent directement madame Vauquer dans la formule "madame Vauquer", 84 s’appliquent à "madame de Beauséant", 83 à "madame de Nucingen", 63 à "madame de Restaud", 8 à "madame la duchesse de Langeais", 5 à "madame d’Ambermesnil", 3 à madame Marcillac, 2 à une certaine "madame Morin", et 1 à chacun des personnages féminins suivants : mesdames Lanty, Firmiani, Taillefer, Carigliano et Sérizy. Le même calcul peut se faire pour les personnages désignés par mademoiselle : mademoiselle Michonneau (60 occurrences), Victorine Taillefer (36 occurrences), mademoiselle Rochefide (5 occurrences), Anastasie (1) et mademoiselle de la Vallière (1).

Que dire à propos de l’importance apparente accordée par Balzac à ces figures féminines, femmes mariées d’une part et celles qui ne le sont pas d’autre part ? car les chiffres nous invitent à peser leur rôle. Les quatre femmes mariées principales, madame Vauquer, madame de Beauséant, madame de Restaud et madame Nucingen appartiennent à des mondes différents et pourtant il y a de fortes ressemblances de situation qui les relient. À vrai dire, indépendamment d’évidentes divergences de caractère, ces quatre femmes vivent chacune la variante d’un même destin que l’on pourrait décrire en fonction d’un mouvement essentiel qui se résume à ceci : après une période de bonheur ou de calme relatif intervient un événement qui apporte le malheur et l’instabilité auxquels peut succéder une nouvelle période de bonheur ou de calme relatif dans un mouvement cyclique perpétuel. Il s’agit là de la vieille thématique balzacienne de la grandeur suivie de la décadence, ou si l’on préfère, de variations du paradigme de la création suivie de la déchéance et de la chute — représentation caractéristique du destin féminin dans le texte. Que l’on songe à madame Vauquer recréant un univers, sa pension, sur les ruines de son infortune et de son veuvage, avant de voir cet univers s’écrouler à son tour lorsque sa pension se dépeuple vers la fin du roman — donc période de déchéance suivie de création suivie d’une nouvelle chute — ou à madame de Beauséant compensant un mariage de raison et sans amour par une liaison adultère où elle trouve le bonheur avant de se voir abandonnée par l’amant infidèle qui va épouser une riche héritière, ou encore à Anastasie de Restaud et Delphine de Nucingen, vivant essentiellement le même processus, l’une sur le point d’être abandonnée par Maxime de Trailles, l’autre déjà abandonnée par Henri de Marsay, le paradigme renferme de tristes vérités à propos du mariage en général et de la condition féminine en particulier. Quelle que soit la condition sociale de la femme, aristocrate, bourgeoise ou fille du peuple elle subit la même loi impitoyable.

Il en va de même pour les femmes non-mariées. Mademoiselle Michonneau, dont le passé est voilé dans un mystère suggestif, vit sa période de décadence dans la pension auprès du mécanique Poiret : sa chute s’achèvera lorsque ce couple sera explusé pour avoir trahi Vautrin. Quant à Victorine Taillefer, cette innocente jeune fille vit le purgatoire de l’exil familial (déchéance) avant d’être restituée dans ses biens et réconciliée avec son père (le paradis retrouvé, en quelque sorte — bien que le prix de cette réintégration familiale soit le meurtre de son frère, bonheur incomplet par conséquent et fatalement compromis par la violence). Le portrait qui se dégage de ces exemples est celui d’une condition féminine précaire, souvent soumise à la volonté d’un homme, et où l’accession au mariage ne constitue pas une amélioration de situation mais tout simplement un changement de servitude.

L’appellatif masculin, monsieur, qui occupe la septième place de la liste hiérarchique avec son corollaire, messieurs, lui aussi désigné comme statistiquement significatif, fait pendant aux termes féminins que nous venons d’examiner. Bien entendu, monsieur n’a pas la précision sociale de madame ou de mademoiselle, car ce terme est un titre "donné aux hommes de toute condition" (Robert). Il est évident que le poids accordé à cet appellatif dénote un fort intérêt pour le rôle des hommes dans le fonctionnement social. Par contre, ce qui frappe lorsqu’on contextualise les divers emplois de monsieur, c’est le nombre de noms qui sont ainsi invoqués – 24 au total, soit 25 pour cent de plus que madame et mademoiselle pour les femmes ce qui tend à suggérer une domination masculine par le nombre, même si la fréquence absolue pour madame et mademoiselle est sensiblement plus élevée que pour monsieur, ce qui est aussi vrai pour l’écart réduit.

Le rôle important des hommes est renforcé, sur le plan statistique, par la sixième place attribuée au mot père et par le terme associé, plus familier, papa, qui lui aussi est hautement significatif – ce qui n’étonnera personne étant donné que le roman entier semble s’organiser autour de la double thématique de la paternité et de la déchéance (car en fin de compte c’est à cela que se résume l’éducation de Rastignac). J’ai analysé ailleurs la portée particulière de ces termes qui visent à la fois Goriot et Vautrin et je me contenterai de rappeler ici qu’ils s’insèrent dans un contexte mythique figurant la querelle entre Dieu et Satan où le paradigme de la création et de la destruction qui, à mon sens, informe le roman entier, est exploré sous toutes ses formes possibles.

Jusqu’ici mon exposé s’en est tenu à une étude des lexèmes significatifs d’un point de vue strictement hiérarchique et sans doute aurait-ce été intéressant de continuer dans cette voie. Pourtant les groupes sémantiques qui se dégagent des listes de termes significatifs générées par HYPERBASE méritent eux aussi qu’on s’y attarde. J’ai organisé les 712 termes significatifs en diverses catégories dont voici les principales : sous la rubrique "commerce" se trouve tout ce qui se rapporte à l’argent, la finance, l’échange monétaire, les objets de valeur, les marchandises, les chiffres ou ce qui menace les biens d’autrui (volé, voleurs p.e.) ; le "déplacement" réunit les termes désignant les changements spatiaux ; "hiérarchie" tout ce qui a trait à la situation sociale ou familiale – catégorie la plus grande ; sous "continuité" sont les termes s’opposant à l’idée du déplacement ; et, comme on pouvait s’y attendre dans un roman de Balzac, la rubrique "lieu" est particulièrement importante comme l’est également les "apparences" ; deux autres rubriques qui retiennent l’attention sont la "parole" et le "regard" et, bien sûr, dans un roman portant sur l’amour d’un père pour ses filles et sur l’initiation au monde d’un jeune homme, le "sentiment" est une catégorie de toute première importance, comme l’est la "transformation" ; la "socialité" est également à noter.

La plupart des catégories qui viennent d’être énoncées étonneront peu. Au contraire l’on serait autrement surpris s’il n’y avait pas de rubrique "argent", "lieu" ou "apparences" encore que j’ai choisi d’élargir la catégorie "argent" et de la transformer en "commerce". En d’autres termes, l’analyse lexicométrique est rassurante dans la mesure où elle confirme les intuitions et les analyses empiriques plus traditionnelles. Par moments, à l’intérieur de ces catégories, il y a pourtant de l’imprévu. Il y a fort à parier que peu de balzaciens, par exemple, même à la suite d’une lecture récente du Père Goriot, relèverait comme significatifs dans le domaine des "apparences" les termes "cachemire", "châle" ou "mousseline". Et en regardant de près, l’on découvre qu’en fait il n’y aurait pas de signification particulière à rattacher au terme "mousseline" utilisé à trois endroits différents, le faible nombre d’occurrences donnant lieu à une anomalie statistique dans le contexte de ce roman en particulier, mais qui assume une signification plus générale dans une étude du vocabulaire de Balzac dans l’intégralité de La Comédie humaine, car il s’agit d’un tissu que l’auteur affectionne et qu’il mentionne dans 31 de ses romans. Il en va de même du lexème "châle" qui lui aussi fait partie du vocabulaire spécifique de Balzac dans La Comédie humaine, mais qui, malgré son apparente valeur statistique dans Le Père Goriot, est utilisé de manière aléatoire. Ce qui donne lieu à une mise en garde en ce qui concerne l’interprétation des listes, surtout pour les termes à faible fréquence absolue. Toute interprétation doit être cautionnée par la réintégration aux divers contextes où figure le terme étudié. Par contre, une étude du vocable "cachemire", lui aussi de faible occurrence, est plus révélatrice. Se rendant chez Anastasie de Restaud pour la première fois, Rastignac la découvre qui sort à peine du bain, vêtue "d'un peignoir en cachemire blanc, à nœuds roses"(88) ; de même lorsqu’il se présente chez Delphine le soir où elle le fait entrer dans une maison de jeu, elle cherche à lui faire impression : "Suis-je à votre goût ? reprit-elle en se levant et montrant sa robe en cachemire blanc à dessins perses de la plus riche élégance" (193). Le rapprochement évident est le fait que les deux filles de Goriot ont des goûts de luxe dont Rastignac est le témoin. Dans le premier cas, cependant, Anastasie n’attend pas le jeune étudiant, elle se fait belle pour Maxime de Trailles, l’amant infidèle dont elle paie les dettes de jeu. Par ailleurs, Rastignac en est aux débuts de son éducation sociale : il a tout à apprendre sur le comportement des Parisiennes. La juxtaposition des deux scènes associées par "cachemire" intéresse car elle est révélatrice du progrès de cette éducation. Auprès d’Anastasie Rastignac a le rôle de spectateur du ménage à trois formé par M. de Restaud, Anastasie et Maxime et sa maladresse sociale le conduit à se faire fermer à tout jamais la porte de l’hôtel de Restaud. Delphine est dans une situation semblable à celle de sa sœur, celle de conserver un amant. Celle de Rastignac a pourtant évolué. Il n’est plus spectateur de ce que le narrateur appelle, de manière abusive, une "union morganatique", il se laisse entraîner vers le chemin déjà tracé par des Maxime, celui du jeu, est lui-même l’objet des charmes étalés par Delphine dans sa robe de cachemire. Le mot "cachemire" en effet déclenche des échos intratextuels qui conduisent au rapprochements que nous venons d’explorer.

Il ne saurait être question dans un rapport comme celui-ci d’une étude de toutes les catégories établies ni même de l’exporation exhaustive d’une seule d’entre elles. Je dois de me contenter de quelques remarques supplémentaires portant sur certaines des rubriques elles-mêmes et sur ce qu’elles suggèrent pour une nouvelle lecture, ou du moins une lecture renouvelée du Père Goriot. Je suis surtout frappé par ce que le dépouillement statistique du texte relève comme significatif au niveau du "regard" et de la "parole". Car si l’importance de la description, du visuel est une évidence dans l’univers balzacien, il n’en va pas de même pour la manière dont les personnages appréhendent le monde qu’ils habitent. Rappelons-nous qu’il s’agit ici d’un écart significatif par rapport à une norme théorique établie à partir des emplois du lexique du regard par de nombreux auteurs au fil des siècles. Les tables de fréquence démontrent que dans ce roman l’emploi que fait Balzac du vocabulaire du regard est exceptionnel, et une recherche plus approfondie portant l’ensemble de la Comédie humaine révèle qu’en fait Balzac accorde plus d’importance au regard que la plupart des auteurs et que le substantif regard(s) ainsi que les formes verbales regarda, regardant et regardèrent font partie du vocabulaire spécifique de Balzac dans l’ensemble de son œuvre. Par ailleurs l’on découvre que même si le vocabulaire du regard dans Le Père Goriot est significatif par rapport à la littérature française en général il ne l’est pas dans le seul contexte balzacien – il n’y a que la forme regarda qui soit significative de ce point de vue, et encore cette forme se place au seuil de ce qui est considéré comme significatif du point de vue statistique. Toujours est-il que lorsqu’on étudie le contexte dans lequel figure le lexique du regard dans Le Père Goriot on fait des découvertes d’un grand intérêt, et à vrai dire ce seul lexique mérite qu’on lui consacre une étude approfondie qui n’est certainement pas possible dans ces pages. Mais à titre d’exemple je mentionnerai que la répartition parmi les personnages des 49 emplois de la forme regard est fort inégale, qu’il y a une forte prépondérance en faveur de Vautrin et de Mme de Beauséant, personnages puissants qui utilisent le regard pour imposer leur loi, ou pour faire comprendre à autrui qu’il n’est pas besoin de paroles pour manifester sa supériorité. Ainsi le regard de Vautrin est diversement décrit comme "divinateur", "pénétrant" ou "magnétique", celui de Mme de Beauséant comme un regard "de reine", "d’impertinence" ou comme un "baume". Et Mlle Michonneau au moment d’être chassée de la pension lance sur ses anciens compagnons "un regard de vipère" et réserve à Rastignac "un regard venimeux et interrogateur". Il est évident que le lexique du regard s’insère dans un système communicatif complexe où le non-dit véhicule une signification aussi lourde de sens – et souvent plus lourde – que la communication verbale, elle aussi statistiquement significative dans ce roman balzacien.

J’avouerai que pour ma part je n’ai jamais été particulièrement frappé par l’importance du discours direct dans Le Père Goriot ni dans d’autres romans de Balzac. Et pourtant les statistiques sont là pour démentir cette impression notamment en ce qui concerne les différentes formes du verbe "dire". Et là encore ces formes ont une moindre importance dans Le Père Goriot que dans l’ensemble de La Comédie humain. Alors que "dit" a un écart réduit étonnant de 141.6 pour l’œuvre balzacienne en général, ce chiffre est de 42.7 dans Le Père Goriot. Les mauvaises langues pourraient rétorquer que cela dénote de la part de Balzac une carence lexicale pour évoquer les interventions en discours direct. Pourtant d’autres formes ayant la même fonction – "adressant", "cria", "s’écria", "répéta", "répondit", "reprit" – sont elles aussi statistiquement significatives renforçant ainsi l’hypothèse d’une importance sortant de l’ordinaire à noter en ce qui concerne le discours direct. Une nouvelle fois la constatation s’impose qu’il y a là matière à une recherche approfondie qui dépasse largement le cadre de cette réflexion.

Les rubriques "déplacement" et "immobilité" méritent elles aussi une recherche plus poussée et je serais tenté de formuler une hypothèse de travail rattachant ces deux catégories à ce qui me paraît être une dialectique fondamentale dans le roman, celle de l’inévitable changement que l’on trouve partout, à tous les niveaux du texte, face à la résistance envers ce processus. Ainsi les nombreuses visites de Rastignac – à sa cousine, à Anastasie, à Delphine, au théâtre, au tripot – reflètent son désir de transformer son sort et constituent autant d’efforts pour y arriver, tandis que l’immobilité relative de Goriot – c’est à peine s’il sort de la pension – traduit ses efforts pour faire reculer le rythme du changement qui l’assaillit de toutes parts.

Mais le moment est venu de tester toutes ses hypothèses par rapport à des modèles existants, soit les travaux de critiques qui ont déjà sondé les profondeurs du texte balzacien. Il est évident que le présent travail ne saurait présenter dans toutes leurs nuances l’intégralité des analyses proposées par les essais que je vais aborder. Ma démarche sera simple. Elle consistera à consulter certaines monographies et articles récents consacrés au Père Goriot afin de voir dans quelle mesure les préoccupations qui se sont déclarées au cours de cette recherche trouvent leur écho dans ces travaux.

L’ouvrage de Guy Riegert, Le Père Goriot : Balzac – analyse critique, aborde le problème de la guerre des sexes et de l’absence d’amour dans le mariage et tire la conclusion suivante :

Bref, les femmes sont les victimes des lois et de la société. Tous les témoignages du roman concordent sur ce point, celui de la grande dame comme celui du forçat, celui du père humilié comme celui du jeune héros, bouleversé par le spectacle de "ce mélange de bons sentiments, qui rendent les femmes si grandes, et des fautes que la constitution actuelle de la société les force à commettre".

Conclusion entièrement conforme à celle tirée plus haut. Riegert parle lui aussi de la passion malsaine de Goriot pour ses filles, mais ses réflexions se situent au niveau du comportement de ce père et non sur la nature même de la paternité. Ce critique parle également du mythe du père qu’il associe au mythe de la création et il donne une belle citation de Gaëtan Picon qui abonde pleinement dans le sens des analyses proposées dans ces pages. De même il relève le côté "souvent paternel" de Vautrin, insiste sur l’homosexualité du personnage comme motivation de son amitié pour Rastignac et le rapproche de l’archange déchu du Paradis perdu de Milton. Outre des rapprochements et des analyses subtils, notamment dans la partie de son essai qui porte sur Répétition et différences et sur L’image dans le tapis, Riegert fournit à la fin de sa monographie un index des thèmes. On s’attendrait à voir dans cet index une forte ressemblance avec les catégories sémantiques établies au cours de la présente recherche, et, en effet, il y en a un certain nombre. Plus frappantes cependant sont les divergences et plus précisément ce que l’analyse statistique relève comme significatif, mais que ce critique n’a pas choisi de mettre en relief, que ce soit l’importance des déplacements et des transformations, du regard et de la parole, ou de la hiérarchie sociale.

Le petit livre que Peter Locke a consacré à notre roman est rempli lui aussi d’analyses fines et de commentaires judicieux. L’approche est semblable à celle adoptée par Riegert, approche essentiellement thématique, et elle se fonde sur des intuitions à propos du texte qui sont étayées par un choix de citations pertinentes. L’essai de Locke s’organise autour d’un certain nombre de points focaux : le décor, les personnages, "la danse" – métaphore pour les rapports entre les personnages, le monde, la passion, la révolte, "Bildung", les images et la rhétorique. Il faut en convenir, il s’agit-là d’un programme ambitieux et Locke s’en tire bien même si bon nombre de ses remarques et analyses demeurent allusives. Il entrevoit l’importance du rôle de la paternité et du couple formé par Goriot et Vautrin, par exemple, mais passe rapidement à autre chose sans associer cette thématique et ces rapports à la structure d’ensemble du roman. Contrairement à Riegert dont les analyses débutent par des commentaires sur la condition de la femme dans l’univers dépeint par Balzac, Locke insiste beaucoup plus sur le rôle des personnages masculins. De même, c’est à peine si Locke consacre quelques lignes à l’organisation sociale où chacun se voit astreint à exercer un rôle nommé et déterminé dans la hiérarchie. Par contre ce critique est sensible à la manière dont Balzac utilise le regard dans son roman et à deux reprises relève l’importance de ce phénomène, sans pour autant systématiser ses commentaires ou les insérer dans le contexte du modèle communicatif du texte.

L’une des études les plus remarquables du roman de Balzac est sans conteste celle présentée par Pierre Barbéris dans son Le Père Goriot de Balzac : écriture, structures, significations. Comme point de référence ou de contôle pour la présente recherche ce livre, remarquable à bien des égards, est décevant dans le sens où ses préoccupations ne sont pas du tout les mêmes et où les analyses se situent à un tout autre niveau – social, historique, génétique, structural. Aucun des grands thèmes relevés dans ces pages n’est abordé par Barbéris, du moins dans un esprit thématique ou lexical, et même lorsqu’il aborde la mythologie réaliste de Balzac la perspective n’est nullement celle que j’ai utilisée pour explorer le mythe balzacien de la création. Il n’y aurait par conséquent aucune conclusion à tirer d’une confrontation entre l’ouvrage de Barbéris et les méthodes lexicométriques adoptées ici.

L’excellente synthèse critique que l’on retrouve dans l’ouvrage de Jeannine Guichardet s’inscrit elle aussi dans la longue tradition qui privilégie l’étude des personnages masculins par rapport aux personnages féminins, non que ces derniers soient négligés. Il s’agit tout simplement d’une question d’éclairage. Sur huit chapitres, trois sont consacrés aux principaux personnages masculins – Goriot (" Du jour où j’ai été père, j’ai compris Dieu", chapitre qui souligne la pathologie paternelle de Goriot), Vautrin (" Qui suis-je ? Vautrin. Que fais-je ? Ce qui me plaît", où sont abordées les questions des origines du personnage, de sa vision poétique du mal) et Rastignac (" A nous deux maintenant") – et aucun aux personnages féminins qui sont traités de manière indirecte en fonction des autres sujets abordés dans cette étude. De fait on ne trouvera dans l’essai de Jeannine Guichardet aucune des préoccupations majeures qui informent la présente recherche, ou du moins lorsqu’elles y figurent c’est de manière accessoire.

Quant aux articles qui ont paru sur Le Père Goriot pendant les vingt-cinq dernières années, trois ou quatre seulement s’inspirent directement d’une préoccupation avec le langage du texte comme reflet de la dynamique de son fonctionnement. Rose Fortassier parle de manière convaincante de l’importance du chiffre deux dans "Balzac et le démon du double dans Le Père Goriot", terme qu’elle associe à "double" et aux structures binaires – et sans doute serait-ce intéressant d’élargir le cadre de sa réflexion afin de l’intégrer à une étude de l’emploi des autres chiffres que, dans ma catégorisation préliminaire, j’ai regroupés sous la rubrique "commerce". Pour sa part Robert Allen a consacré deux articles aux adjectifs , " Le Sens de l’honnêteté dans Le Père Goriot" et "A Stylistic Study of the Adjectives of Le Père Goriot", et Leslie Anne Boldt analyse de manière perspicace le rôle de certaines métaphores clés.

Quelles conclusions paraissent légitimes à partir de la présente recherche ? En effet, qu’est-ce l’étude statistique nous apprend sur Le Père Goriot ? Tout au long de cette présentation j’ai cherché à mettre en évidence la manière dont les données générées par HYPERBASE confirment ou complètent des lectures traditionnelles du roman. Disons tout de suite que l’analyse lexicométrique n’est pas une panacée critique, qu’il faut en user avec une grande prudence, notamment lorsqu’il est question d’exemples à faible fréquence. Ceci dit, en plus de confirmer les intuitions produites par des lectures conventionnelles, elle ouvre la voie à un renouvellement de ces lectures en faisant ressortir des éléments textuels qui ne frappent pas toujours, éléments qui ont le grand mérite d’être non des constructions de l’esprit, mais des faits langagiers issus du texte. Et si la présente étude, aussi incomplète soit-elle, apporte du nouveau, c’est que, précisément, l’étude lexicométrique fixe l’attention sur le langage du roman, qu’au lieu de partir d’impressions, d’interprétations, de lectures générales et d’aller chercher dans le texte les exemples qui viennent à l’appui de ces hypothèses, elle se fonde sur l’importance relative des lexèmes eux-mêmes et oblige à une relecture du texte en fonction de ces informations. Lorsqu’on se laisse aller à cette aventure, le texte balzacien s’ouvre en quelque sorte, se transforme, se renouvelle : il n’est plus, comme le dirait Barthes, lisible, il devient pleinement scriptible et ceci grâce à l’inscription textuelle balzacienne elle-même.

Sommaire des JADT 1998  

Appendices

I Table de fréquence

Excédents en ordre décroissant (fréquence / forme / écart réduit)

129 étudiant 109.5 71 argent 10.1 24 douze 7.0

471 madame 106.9 89 femmes 10.1 10 r 7.0

57 pensionnaires 74.5 40 cents 9.8 28 trouva 6.9

4306 - 63.0 39 voyant 9.7 17 serez 6.9

113 mademoiselle 50.5 12 convives 9.6 19 voisin 6.8

405 père 45.2 85 aller 9.5 11 ferez 6.8

299 monsieur 42.6 31 marquis 9.4 26 serai 6.8

787 dit 42.5 71 laquelle 9.3 14 valet 6.7

37 maxime 40.8 23 toilette 9.2 90 voilà 6.7

88 comtesse 36.3 35 heureuse 9.2 6 bourgeoises 6.7

1305 vous 31.9 12 banquier 9.2 11 avoué 6.7

58 bonhomme 30.6 23 irai 9.1 53 cher 6.7

48 pension 30.0 81 êtes 9.0 595 a 6.6

137 francs 24.9 40 sentiments 9.0 17 luxe 6.6

49 bal 23.7 29 grosse 8.9 6 asseyant 6.6

92 filles 23.7 13 mettez 8.8 88 pendant 6.6

41 veuve 21.4 35 oreille 8.8 13 excellence 6.6

97 reprit 20.3 1365 en 8.8 437 si 6.6

73 fortune 17.9 14 sou 8.7 10 italiens 6.5

49 vieillard 17.0 93 gens 8.7 21 jeta 6.5

131 mille 16.7 20 trompe 8.6 9 pause 6.5

87 dieu 16.3 25 police 8.6 6 pensions 6.5

11 0eh 16.3 14 louis 8.5 8 continuant 6.5

14 interrompant 15.8 35 manger 8.5 1806 il 6.5

60 écria 15.0 56 cent 8.4 99 t 6.4

213 elles 15.0 70 rue 8.4 10 froidement 6.4

221 donc 14.9 74 oh 8.3 10 vendu 6.3

20 promptement 14.9 8 boudoir 8.2 779 elle 6.3

997 ! 14.7 11 diamants 8.2 9 trouvèrent 6.3

111 pauvre 14.6 584 ? 8.2 10 gants 6.3

20 écus 14.3 109 bon 8.1 50 vais 6.2

40 cria 14.0 43 dites 8.1 19 joli 6.2

21 bah 13.9 406 bien 8.0 10 demoiselle 6.2

15 maris 13.8 44 prit 7.9 10 épouvantable 6.2

34 papa 13.4 8 feriez 7.9 33 chère 6.2

85 répondit 13.4 12 seriez 79 8 pourrez 6.2

13 bagne 13.0 7 mariages 7.8 7 rentes 6.2

21 baronne 12.8 10 élégante 7.8 10 bêtise 6.1

11 cor 12.7 36 salon 7.8 8 mises 6.1

36 duchesse 12.4 783 se 7.8 10 entendant 6.1

19 rente 12.4 89 fit 7.7 6 fantaisies 6.1

180 femme 12.4 7 sauva 7.7 7 retentit 6.1

12 étudiants 12.1 11 infâme 7.6 10 bourgeoise 6.0

191 chez 11.9 489 sa 7.6 8 parisien 6.0

22 employé 11.6 8 sortirent 7.6 120 coeur 6.0

10 vermeil 11.3 15 jetant 7.5 6 teintes 5.9

51 allez 11.3 112 moment 7.5 23 alla 5.9

123 ah 11.2 8 niais 7.5 8 e 5.9

14 parisienne 11.0 21 entendit 7.5 12 payé 5.9

21 cousine 10.9 25 venez 7.4 17 peintre 5.9

132 jeune 10.9 34 voiture 7.4 22 quarante 5.9

15 chagrins 10.7 262 deux 7.4 8 restez 5.9

9 irez 0.6 38 afin 7.4 10 jolies 5.8

623 lui 10.6 38 voyez 7.3 32 malheur 5.8

17 neuve 10.6 16 médecine 7.3 9 serra 5.8

265 homme 10.5 18 montrant 7.3 16 aurez 5.8

118 avez 10.5 8 appartements 7.2 91 oui 5.8

24 soeurs 10.5 8 fortunes 7.2 11 faubourg 5.8

41 riche 10.4 21 soyez 7.2 12 chaussée 5.7

13 dot 10.3 39 affaires 7.1 17 baiser 5.7

10 baisa 10.3 20 appartement 7.1 8 f 5.7

II Noyaux lexicaux

Apparences

fréq. forme écart réduit

7 bottes 3.5

4 cabriolet 4.0

4 cachemire

5 châle 4.3

16 chapeau 3.1

5 chemises 4.7

4 contrastait

9 croyant 3.7

20 croyez 4.6

4 dandy

7 élégance 3.5

7 élégant 5.3

10 élégante 7.8

4 favoris 3.6

6 fiacre 3.8

10 gants 6.3

9 gilet 7.0

11 habit 3.5

11 habits 5.3

8 mises 6.1

3 mousseline 3.1

3 paraissant 3.1

4 peignoir 4.4

5 perruque 5.2

12 physionomie 4.9

5 redingote 3.1

8 ressemblait 3.4

25 robe 5.3

4 sphinx 4.2

4 symptômes 3.7

90 tête 3.5

4 tilbury

23 toilette 9.2

4 trompait 3.3

20 trompe 8.8

4 vérifier 3.2

34 voiture 7.4

COMMERCE

39 affaires 7.1

71 argent 10.1

9 banque 5.4

12 banquier 9.2

4 bijou 4.6

5 bijoux 3.4

8 billets 3.8

5 blés 4.3

10 bourse 4.1

6 capitaux 4.4

56 cent 8.4

40 cents 9.8

4 coûteux

4 coûter

12 demie 4.4

4 dépenser 3.5

6 dettes 3.4

262 deux 7.4

11 diamants 8.2

13 dot 10.3

24 douze 7.0

4 économe

4 écuelle

20 écus 14.3

6 entreprises 3.7

5 farine 5.7

75 fortune 17.9

8 fortunes 7.2

4 fouilla

137 francs 24.9

4 gain 3.3

7 grains 4.2

33 huit 3.8

14 louis 8.5

17 luxe 6.6

5 médaillon

131 mille 16.7

7 million 5.4

15 millions 4.7

3 numéros 3.1

5 payait 4.6

4 pâtes

5 paye 3.3

12 payé 5.9

16 payer 4.3

22 quarante 5.9

21 quinze 3.7

19 rente 12.4

7 rentes 6.2

41 riche 10.4

4 richement

12 riches 3.2

7 sacs 5.1

21 sept 3.1

14 sou 8.7

21 trente 3.6

6 trésors 3.1

4 usurier

10 vendu 6.3

4 vendus

10 vermeil 11.3

4 versa

4 viagère

6 volé 3.4

7 voleurs 5.6

DÉPLACEMENT

3 accompagna 3.2

23 alla 5.9

10 allant 3.1

12 allé 3.1

13 allée 4.2

85 aller 9.5

6 allèrent 4.5

51 allez 11.3

57 allons 10.2

11 conduire 3.1

4 décamper

11 descendit 5.2

15 entra 4.1

11 entrant 5.1

10 ira 5.4

23 irai 9.1

9 irez 10.6

7 montant 3.5

9 partit 3.9

8 retira 4.9

8 sortirent 7.6

14 sortit 4.0

8 suivit 3.3

7 venais 3.4

25 venez 7.4

3 viendrez 3.0

6 viendront 4.8

24 vint 3.7

34 voiture 7.4

HIÉRARCHIE

4 aînée

15 baron 4.0

21 baronne 12.8

58 bonhomme 30.6

10 bourgeoise 6.0

6 bourgeoises 6.7

5 chirurgien 5.1

17 cocher 10.3

6 commissionnaire

36 comte 5.6

10 demoiselle 6.2

36 duchesse 12.4

6 couple 3.3

11 cousin 4.1

21 cousine 10.9

22 employé 11.6

59 enfant 3.3

55 enfants 5.4

5 équipage 3.2

129 étudiant 109.5

12 étudiants 12.1

4 externes

180 femme 12.4

89 femmes 10.1

105 fille 10.3

92 filles 23.7

13 forçat

4 forçats

6 gendre 4.3

14 gendres

93 gens 8.7

265 homme 10.5

471 madame 106.9

113 mademoiselle 50.5

23 maîtresse 5.2

7 maîtresses 5.5

20 maman 4.5

4 mandarin

31 marquis 9.4

19 médecin 4.3

16 médecine 7.3

21 messieurs 3.9

8 monseigneur 3.0

299 monsieur 42.6

4 négociant 4.2

34 papa 13.4

5 parent 3.4

7 paternité

405 père 45.2

14 pères 5.1

32 mari 4.1

7 mariages 7.8

4 mariés 3.3

15 maris 13.8

17 peintre 5.9

405 père 45.2

14 pères 5.1

25 police 8.6

5 parent 3.4

31 sœur 4.1

24 sœurs 10.5

5 tailleur 4.6

17 tante 4.7

14 valet 6.7

21 vermicellier

41 veuve 21.4

49 vieillard 17.0

19 voisin 6.8

IMMOBILITÉ

4 arrestation 4.3

6 asseyant 6.6

8 continuant 6.5

3 continuez 3.0

9 demeurer 4.8

5 gardez 4.1

6 habitués 4.9

13 loge 5.6

3 logé 3.1

17 resta 5.1

23 rester 4.0

8 restez 5.9

LIEU

7 alsacien

7 antichambre 4.6

20 appartement 7.1

8 appartements 7.2

13 bagne 13.0

3 baraque 3.1

5 Bouffons

8 boudoir 8.2

5 causeuse

4 carreau 3.1

64 chambre 5.3

5 chandelle 3.7

12 chaussée 5.7

11 cheminée 3.3

191 chez 11.9

4 croisées 3.1

22 escalier 4.9

4 établissement

11 faubourg 5.8

7 France

4 Grès (rue des)

4 Halle-aux-blés

8 hôpital 3.9

4 hospice

10 italiens 6.5

4 jardinet

76 maison 5.4

7 méridional

123 monde 4.3

7 mont 3.3

5 mottes

11 muséum

8 parisien 6.0

14 parisienne 11.0

7 parisiennes

5 pêcher

48 pension 30.0

14 pensionnaire

57 pensionnaires 74.5

6 pensions 6.5

85 porte 4.9

12 quartier 3.1

70 rue 8.4

31 salle 5.0

36 salon 4.9

9 salons 4.9

4 sorbonne

5 tilleuls 5.5

MORALE

6 code 4.3

7 corruption 5.3

8 crimes 3.1

8 devez 3.3

10 dévouement 3.8

21 dois 3.5

13 donnent 3.3

10 bêtise 6.1

5 bêtises 3.8

13 excellence 6.6

4 obligations 3.1

9 pardonne 4.4

8 parvenir 3.8

3 privations 3.1

5 probité 4.2

5 sottises 4.0

16 souffre 5.6

MOYENS

7 agent 3.4

3 avidement 3.2

4 éminemment 4.1

3 coupant 3.1

185 faire 3.5

23 faisant 3.3

27 faites 3.3

12 ferai 3.2

8 ferais 3.6

11 ferez 6.8

8 feriez 7.9

6 finesse 3.4

89 fit 7.7

10 froidement 6.4

5 horriblement 3.8

5 naïvement 3.5

20 promptement 14.9

4 tape 4.4

9 tranquillement 3.5

PAROLE

8 adressant 5.4

123 ah 11.2

21 bah 13.9

5 broum

10 bonjour 4.2

40 cria 14.0

4 crièrent

35 demanda 4.9

13 dirai 3.6

6 dirent 4.8

7 direz 5.2

31 disant 7.1

787 dit 42.5

43 dites 8.1

4 éclatèrent

60 écria 15.0

110 eh 16.3

10 entendant 6.1

21 entendit 7.5

4 exclamation 4.0

8 expressions 4.2

5 figurez 4.8

14 hein 5.2

14 interrompant 15.8

6 invitation 3.7

37 maxime 40.8

14 néanmoins 4.3

74 oh 8.3

91 oui 5.8

7 plaisanteries 4.8

9 répéta 3.7

85 répondit 13.4

97 reprit 20.3

5 sachez 4.6

86 voix 4.9

90 voilà 6.7

1305 vous 31.9

QUALIFICATIFS

18 basse 4.3

52 belle 4.4

21 belles 3.6

109 bon 8.1

17 bons 3.2

53 cher 6.7

33 chères 3.9

8 délicieuse 4.6

13 drôle 3.7

406 bien 8.0

11 couvert 3.2

10 épouvantable 6.2

12 folle 3.3

5 folles 3.0

8 gai 3.2

5 gracieuse 3.9

29 grosse 8.9

21 haute 3.0

35 heureuse 9.2

6 heureuses 3.9

34 heureux 3.2

16 honnête 4.7

15 horrible 4.9

8 humide 3.4

11 infâme 7.6

4 internes 3.9

132 jeune 10.9

59 jeunes 10.2

19 joli 6.2

21 jolie 5.5

10 jolies 5.8

6 jolis 4.3

4 lamée

4 malicieux

10 meilleure 3.2

17 neuve 10.6

8 niais 7.5

4 railleuse

4 saisissant 3.1

16 semblable 4.2

11 sublime 3.1

32 vieille 3.8

REGARD

4 admirant

4 admiré 3.6

6 apercevant 3.7

15 aperçut 4.4

3 clin 3.1

4 contemplait 3.5

4 contempla

8 deviner 3.4

3 examiné 3.1

10 montra 3.8

18 montrant 7.3

11 montré 3.6

49 regard 5.0

36 regarda 10.3

22 regardant 5.7

21 regards 4.4

6 teintes 5.9

7 verrai 3.8

3 verrais 3.0

29 vit 3.3

116 voir 5.0

39 voyant 9.7

38 voyez 7.3

RELIGION

13 ange 3.1

10 anges 3.6

16 diable 3.2

87 dieu 16.3

4 enterrer

6 gisait

6 grabat

4 linceul 3.7

5 meurs 3.2

6 moribond

3 mourra 3.2

3 mourrai 3.1

4 râle 4.5

4 sacrifié 3.5

6 sacrifier 3.7

26 sainte 5.7

SENTIMENT

12 affection 3.3

4 aigrement

4 aimante

52 aime 3.7

10 aiment 3.7

7 aimerais 3.3

4 aimeriez

16 aimez 7.0

4 aimiez

4 amusent

5 angoisses 3.1

10 baisa 10.3

4 baisant

17 baiser 5.7

4 calomnies

15 chagrins 10.7

120 cœur 6.0

18 désespoir 4.4

14 désirs 4.6

29 douleur 4.5

11 émotions 5.2

7 émue 4.4

4 éprouva 3.2

9 espérances 3.8

6 fantaisies 6.1

4 flairé

4 gêné

5 gêner 4.4

4 hochant

4 horreurs 3.6

6 idole 4.6

6 jouissances 3.4

6 larme 4.3

31 larmes 4.4

32 malheur 5.8

12 malheureuse 4.3

5 médaillon

17 misère 4.1

9 monstre 4.1

4 mouchards

4 niaiseries

4 pâlit 3.5

43 plaisir 3.8

13 plaisirs 4.0

6 pleuré 4.0

11 reconnaissance 3.3

7 scélérat

40 sentiments 9.0

9 serra 5.8

7 serrant 4.7

5 soigner 3.3

4 surprit 3.7

SOCIALITÉ

4 acceptez

49 bal 23.7

4 convenablement 3.8

12 convives 9.6

7 couverts 3.5

8 cuisinière 7.0

14 déjeuner 3.1

5 drames 4.5

12 hôtesse

23 jeu 3.7

4 joueur 3.7

7 mange 3.1

35 manger 8.5

13 rencontrer 4.3

6 salua 4.2

34 société 3.5

7 soupe 3.4

TEMPS

4 1819

18 an 3.6

36 demain 4.9

71 heures 3.6

27 lendemain 3.8

60 matin 4.3

5 matins 3.1

112 moment 7.5

88 pendant 6.6

189 quand 4.7

14 soirée 3.1

TRANSFORMATIONS

4 appliqua

4 causa 3.9

7 causée

6 commettre 4.2

5 complice 3.1

7 duel 4.6

5 enlève 3.5

4 épouserez

4 épousée

11 forcé 3.9

21 jeta 6.5

15 jetant 7.5

12 jeté 3.0

13 laissa 3.3

14 laissant 3.9

16 laissez 4.5

11 livrer 4.5

5 mariez

7 menait 4.5

11 mettant 5.1

13 mettez 8.8

48 mettre 5.1

7 mirent 3.8

30 mit 5.2

14 ouvrit 3.5

4 percer 3.1

4 plaçant

8 pourrez 6.2

19 pouvez 5.0

13 prenant 3.6

8 présenta 4.7

4 présentant 3.5

3 présentée 3.0

44 prit 7.9

5 prétentions 3.6

4 quittée 3.7

11 quoiqu’ 3.8

20 quoique 3.7

7 retentit 6.1

4 réussirez

5 ruinée

7 sauva 7.7

4 sauvée 3.1

437 si 6.6

4 tir 4.4

10 tomba 3.4

28 trouva 6.9

9 trouvèrent 6.3

7 trouverez 3.9

7 trouvez 3.6

17 tuer 4.4

52 veux 3.0

23 voudrais 3.7

14 voulais 3.0

34 voulez 5.2

15 voulut 3.3

Sommaire des JADT 1998